L’histoire de la DDR (Deutsche Demokratische Republik) ou RDA (république démocratique d’Allemagne) s’étale sur quatre décennies de 1945 à 1990. Malgré la volonté des Berlinois d’effacer les traces de la partition de l’Allemagne, il reste d’importants témoignages de cette période de guerre froide à Berlin.
Quand j’ai imaginé le titre de cet article, je n’arrivais pas à m’enlever de la tête le fameux tube « Back in USSR » des Beatles, repris par Paul Mac Cartney lors d’un concert à Moscou. Si vous cliquez sur le lien (clic droit, « ouvrez le lien dans un nouvel onglet »), vous pourrez continuer de lire l’article avec en fond sonore cette chanson, et promis, vous l’aurez en tête un bon moment !!
Lors de notre séjour à Berlin, nous n’avons pu échapper à l’histoire de la DDR, à travers plusieurs lieux. Vous trouverez l’histoire du mur et la East Side galerie dans mon article précédent : Un mur à Berlin.
Aujourd’hui, nous partons à la découverte du musée de la DDR, du Palais des larmes, du Mémorial du Mur, de la Karl Marx Allee, de Checkpoint Charlie, et de l’aéroport de Tempelhof. Prévoyez un thé, ou un café et au minimum un morceau de chocolat 😉
Le musée de la DDR
Ce musée, situé face à l’imposante Cathédrale Berliner Dom, de l’autre côté de la rivière Spree, a ouvert ses portes en 2006.

Il retrace différents aspects de la vie quotidienne pendant les 40 ans de l’Allemagne de l’Est. Les différents thèmes sont abordés de façon ludique et interactive.
On peut y voir (toucher, sentir, écouter) des produits made in DDR, des salles reconstituant un appartement de l’époque, un bureau de la Stasi, des infos sur les conditions de travail et les salaires de différents métiers, des reconstitutions de vacances ou d’école, et le clou de la visite : une balade virtuelle dans une Trabant plus vraie que nature !

En réalité, la Trabant du musée est beige, mais je préférais celle-ci en photo. Et puis je fais comme je veux !

Je ne poste que rarement des photos sur lesquelles je suis, vous le savez, mais Chantal m’a surprise en flagrant délit !
Le Tränenpalast
Le Palais des larmes (ou Tränenpalast) est le nom populaire de ce bâtiment construit en 1962, près de la gare Friedrichstraße.

Il servait de poste frontière et de bureau d’enregistrement pour ceux qui voulaient sortir de la RDA et se rendre à Berlin-Ouest ou inversement. Pendant 30 ans, 10 millions de personnes – jusqu’à 30 000 par jour – ont transité par le Palais des larmes, avec des contrôles stricts et humiliants. Pour l’essentiel, les usagers étaient des Allemands de l’Ouest rentrant chez eux après une courte visite à leurs proches de l’Est. Son nom « Palais des larmes » vient bien sûr des séparations douloureuses des familles dans ce lieu où beaucoup devaient faire ici leurs adieux aux amis et parents.

Comme beaucoup d’endroits rappelant de mauvais souvenirs, ce point de passage a failli disparaître. Il est devenu un théâtre, un club, une boite de nuit jusqu’en 2006, puis laissé à l’abandon. En 2011, le bâtiment est transformé en musée, avec une exposition permanente évoquant le quotidien de la division de l’Allemagne. Le lieu a été préservé quasiment comme à l’époque, avec une vraie cabine de contrôle des visas par exemple…
Le mémorial du Mur

Le Mémorial du Mur de Berlin est le centre principal de commémoration de la division de l’Allemagne. Il est aménagé le long de la Bernauer strasse, sur plus d’un km.

Cette exposition très riche permet de donner une idée de la configuration des installations frontalières, avec des vestiges conservés du mur, du no man’s land, d’un poste de surveillance, etc.
On y trouve des histoires de personnes ayant franchi le mur d’une façon ou d’une autre, et particulièrement par les tunnels. Le mémorial aux victimes du mur est très émouvant, ainsi que la chapelle de la réconciliation.





Si vous allez à Berlin, c’est vraiment un incontournable, et on peut y passer une demi-journée, tant les informations historiques y sont de qualité. N’hésitez pas à faire un tour sur le site internet officiel avant votre séjour. Je n’ai découvert ce site qu’à mon retour et c’est dommage, car cela permet d’avoir une meilleure vue d’ensemble…
La Karl Marx Allee
Se balader le long de la Karl Marx Allee, c’est vraiment retourner quelques décennies en arrière, avec ses bâtiments massifs rangés au cordeau le long d’une avenue assez large (89 m) pour un défilé de chars russes ! Longue de 2.6 kms, nous l’avons remontée de la Franckfurter Platz à l’Alexanderplatz.

L’avenue s’appelait initialement Große Frankfurter Straße. Elle fut rebaptisée Stalinallee en 1949 pour le 70ème anniversaire de Staline puis Karl-Marx-Allee en 1961.
Reconstruite après la guerre dans le plus pur style stalinien, ses grands appartements accueillaient principalement les dirigeants du SED, le Parti Socialiste Unifié d’Allemagne.



Le Kino International au 33 de la Karl-Marx-Allee a conservé l’ambiance de l’Est. Le bâtiment classé monument historique, doté d’une grande coupole de verre, abrite, outre le cinéma, une bibliothèque publique et des salles de spectacle.

Checkpoint Charlie
Après la porte de Brandebourg, c’est surement le lieu le plus emblématique de Berlin, et le plus célèbre des postes frontière, entre les secteurs Russe et Américain.


Le site fonctionna entre 1961 et 1990 comme principal point d’entrée et de sortie des diplomates, des journalistes et des non-Allemands qui étaient autorisés à entrer en RDA avec un visa d’un jour. C’est aussi l’endroit où les chars américains et soviétiques se firent face en octobre 1961, moment critique qui aurait pu tourner très mal.


Juste en face de la reconstitution de Checkpoint Charlie, avec deux gardes américains d’opérette (mais qui attirent toujours énormément de monde), un espace d’exposition propose d’immenses photos en noir et blanc, qui constituent un autre point d’attraction.


L’aéroport de Tempelhof
Un après-midi, nous déambulions dans le joli quartier de Bermannkiez (partie ouest de Kreutzberg, au sud du mur) quand nous avons été attirées par les pancartes indiquant : Tempelhofer Park, un parc urbain constitué des anciennes pistes d’atterrissage de l’aéroport désaffecté de Tempelholf.

Un endroit étonnant, immense, balayé par le vent, où les familles et les jeunes Berlinois viennent flâner, pique-niquer, faire du roller, du vélo, du jogging, du cerf-volant, du parapente et j’en passe.

Le plus étrange, c’est le sentiment du temps arrêté, avec cet aéroport laissé en l’état depuis sa fermeture définitive en 2008.
Même si cet aéroport a été construit dans les années 20, il a surtout connu son heure de gloire au moment du blocus de Berlin par Staline, quand la ville fut ravitaillée par un pont aérien organisé par les alliés. En 1948-49, durant 11 mois, des avions y atterriront et décolleront toutes les 90 secondes, apportant nourriture, charbon et… bonbons.

Il existe des visites guidées de l’aéroport, ça doit être assez impressionnant.
Merci au site Good Morning Berlin, pour leurs articles très agréables à lire, illustrés de belles photos, qui donnent vraiment envie d’approfondir la découverte de Berlin.


Je vous prie de m’excuser pour la longueur de cet article. Je n’ai pu me résoudre à le livrer en deux parties. Si c’est trop long, n’hésitez pas à revenir 😉
J’ai pourtant essayé de ne pas trop entrer dans les détails pour chaque lieu, pour vous laisser le plaisir de la découverte par vous-même.
J’espère vous en avoir assez dit (et laissé voir à travers les photos) pour vous en donner l’envie !
Quel article ! Ça décoiffe : c’est riche en info, ça donne envie d’y aller… et les photos sont belles, pertinentes et percutantes, en harmonie avec les mots… Vivement ton prochain voyage… 🙂
Merci Anne-Marie. Désolée, je n’avais pas répondu à ton charmant commentaire, je ne suis pas allée sur le blog depuis (trop) longtemps… je suis en mode hibernation, et je ne produis pas grand chose… un prochain voyage va s’avérer indispensable !!
Ces articles sur ton séjour à Berlin ne manquent absolument pas d’intérêt. C’est un vrai plaisir de les parcourir. De plus de belles images les accompagnes. excellent partage Esther. Cela m’a donné envie d’aller voir Berlin de plus près.
Ps: j’avais déjà commenté les 2 précédents articles mais apparemment ils n’ont pas été enregistré…
Merci Pascal. Je n’ai pas retrouvé tes précédents commentaires, je suis désolée…
Hello Esther, de prime abord c’est pas l’endroit qui m’attire même si il est riche historiquement. En tout cas merci pour cette visite agrémentée de belles photos ! Celle de la juxtaposition est ma préférée.
Merci. Ce « faux » militaire était photogénique 😉
Hello Esther, de prime abord c’est pas l’endroit qui m’attire même si il est riche historiquement. En tout cas merci pour cette visite agrémentée de belles photos ! Celle de la juxtaposition est ma préférée.
Je reprendrais bien un autre carré de chocolat, mais non c’est pas long, le texte étant intéressant.
Beaucoup de très belles photos, ma préférée celle de l’ombre devant la vieille photo du mur, elle résume bien cet écart temporel finalement réduit à néant pas l’incorporation de l’ombre actuelle au passé. Une photo pleine de sens. Un peu comme génération et parmi eux.
Celle de Tempelhof pour ce côté décalé et unique, où ailleurs qu’en Allemagne et à Berlin, les habitants peuvent reprendre possession d’un espace pareil?
A propos du Palais des Larmes j’ai vu un super film (De l’autre coté du mur) où une femme et son enfant passe à l’ouest par un de ces endroits, édifiant. L’accueil à l’Ouest était pas top non plus. A voir aussi Barbara et La vie des autres.
Merci Amor. J’ai pris plusieurs photos des ombres devant ces grandes affiches. Le soleil se couchait et l’impression était très troublante.
J’ai vu ce film récemment sur Arte (de l’autre côté du mur). Il est intéressant car ce n’est pas souvent qu’on voir l’envers du décor, je veux dire, les réticences de l’Ouest à accueillir ceux de l’Est. Tout le monde s’y méfie de tout le monde, ça fait froid dans le dos…
J’ai entendu parlé en bien de la vie des autres, mais pas de Barbara. Merci pour les conseils cinéphiles !
J’ai demandé à Arte de te passer BARBARA, donc c’est mercredi 9 novembre 23h30.
Merci beaucoup, tu es un Amor 😉
Très instructif ! J’aime beaucoup la visite de l’ancien aéroport, c’est original !
Il y a quand même pas mal de lieux d’exposition par rapport aux Guerres, ils n’ont pas tant que ça gommé cette période de leur histoire et c’est tant mieux
Certains postes frontières ou d’anciens objets me rappellent mes voyages scolaires en Allemagne où nous avions visité un ancien camp et un musée où il y avait une ligne de démarcation (je suis allée en Basse-Saxe).
Les vieux objets me rappellent également ce superbe film Goodbye Lenin … !
J’aime bien « chapelle de la réconciliation », « jogging carrelé » et « à vélo sur le tarmac » !
Merci, Anne. Oui, on a été étonné de cet espace, qui a vraiment été investi par la population comme un immense parc sauvage, à perte de vue. C’est vrai que certains lieux de mémoire ont été gardés, mais ça s’est fait petit à petit. Du mur, il ne reste pratiquement rien, par rapport aux dizaines de kms qu’il représentait. Je me suis concentrée sur cette période pour cet article, mais la majorité de la ville n’est plus concernée. Et tant mieux !
J’ai vu Goodbye Lenine à sa sortie, je le reverrais bien avec plaisir.
C’est toujours un plaisir de venir se balader chez toi, j’ai encore vu quelques images qui me plaisent énormément … le gros plan de la voiture rose et ses reflets colorés, celles concernant le mémorial : elles sont très touchantes, la chapelle de la réconciliation et son traitement en n&b très efficace, l’ombre sur le mur.
Encore bravo !
Merci Marie. Ce genre d’article est l’occasion de photos variées, en couleur ou en noir et blanc…