
Par un jeudi d’août caniculaire, découvrir le musée Guimet était une riche idée. Un excellent conseil, suggéré par Amor, qui y avait vu l’exposition temporaire du photographe japonais Araki. Il était temps, car cette exposition s’est terminée le 5 septembre 2016.
Le musée Guimet ou Musée National des arts asiatiques Guimet (Mnaag) est situé dans les beaux quartiers du 16ème, Place d’Iéna. C’est un bel édifice, surmonté d’une rotonde. L’architecture intérieure est aussi intéressante, aérée, sur 5 niveaux, avec des vues en perspective d’une galerie à l’autre.

On y trouve une collection foisonnante de statues, statuettes, bouddhas, bas-reliefs, peintures, tissus, vêtements traditionnels, organisée par niveaux et par pays, de l’orient à l’extrême orient : Asie du sud-est au rez-de chaussée, Chine, Asie centrale, Afghanistan, Pakistan au premier étage, Chine, Corée, Japon au deuxième étage.
Le rez-de-jardin était consacré entièrement à l’exposition Araki, et le dernier étage accueillait l’ oeuvre monumentale d’un artiste japonais, Shouchiku Tanabe. J’ai aussi pu voir, sur la rotonde du deuxième étage, une autre exposition temporaire, « Miroir du désir », des estampes japonaises des 18e et 19e siècles.

Le musée
Je ne suis pas spécialiste de l’Asie, et j’ai eu l’impression de survoler toutes ces collections sans pouvoir approfondir la question. J’ai regretté de ne pas m’être munie d’un audioguide (mon but était surtout d’aller voir les photographies d’Araki, et je ne pensais pas passer autant de temps dans les différents étages). C’est un musée qui mérite d’être visité plusieurs fois.


J’ai apprécié la mise en valeur des objets d’art par l’éclairage, qui sublimait les matières et les couleurs… Les photos ne rendent pas toujours la qualité des œuvres, je n’ai donc fait qu’une petite sélection, au hasard de ma déambulation. Ne ne demandez pas les noms ou l’origine des objets… si vous êtes un habitué du musée, vous pourrez peut-être me rafraîchir la mémoire.



J’ai adoré la bibliothèque centrale, une pièce circulaire, avec des murs d’ étagères de livres anciens. On se croirait dans un roman de Jules Verne.


L’architecture de l’escalier est étonnante…

Les galeries permettent des vues en plongée…

La lumière se suffit parfois à elle-même…

L’exposition Araki
Je ne m’attarderai pas trop sur cette exposition du célèbre photographe japonais, vu le nombre d’articles élogieux que vous pourrez trouver un peu partout ici ou là. De plus il était interdit de photographier.
Je peux comprendre, tant certaines images, bien qu’extrêmement esthétiques, auraient pu choquer un public non averti. Mais c’est un peu un comble de ne pouvoir capter des bribes de l’oeuvre d’un photographe qui a passé sa vie à prendre des clichés de façon frénétique…
Araki est d’abord connu pour ses photographies de femmes attachées selon l’art du kinbaku.
Mais l’exposition présentait beaucoup d’autres facettes moins connues, qui m’ont plus touchée : des séries de photos sur sa femme, lors de son voyage de noce, puis à la fin de sa vie, une longue frise comme un journal de bord, très émouvante.
Ses photos de fleurs en plein cadre et grand format sont également un choc visuel, très sensuelles et débordantes de couleurs.
Ailleurs dans l’exposition, on trouve des quantités impressionnantes de photos, de polaroids, installées comme des mosaïques, à tel point que j’ai fini par ne plus voir les détails, mais l’ensemble. Je me suis dis que ce type photographiait comme il respirait, et j’ai trouvé plus tard cette citation : « Prendre des photos est aussi naturel pour moi que la respiration »
Araki est aussi un auteur extrêmement prolifique : il a publié plus de 500 livres. A l’entrée de l’exposition, un mur entier présentait presque toutes ses publications. Une simple recherche sur Amazon, et vous trouverez plus d’une centaine de livres… De quoi pouvoir choisir tranquillement, si ce photographe vous intéresse, car hélas l’expo est terminée.

Carte blanche à Shouchiku Tanabe
Dans le dôme de la rotonde, au 4ème étage, se trouve une oeuvre monumentale d’un autre japonais, Shouchiku Tanabe, que vous pouvez encore aller voir jusqu’au 19 septembre 2016.
Cette pièce blanche circulaire, avec ses hautes fenêtres lumineuses, sert d’écrin à une étonnante sculpture, faite de tiges de bambous calibrées au millimètre. Le bois utilisé est une espèce spéciale de bambou, tigrée, qui donne à l’ensemble une couleur subtile.
Cet enchevêtrement très construit évoque des formes organiques, et force l’admiration. En plus de la sculpture, on peut voir un film décrivant le travail minutieux de l’artiste.
Extrait de la présentation du musée Guimet : « Création sculpturale, proprement spatiale, l’installation évoque des formes organiques. Elle met en évidence cinq grands éléments japonais : la terre (chi), l’eau (sui), le feu (ka), le vent (fû), le vide (kokû). C’est dans ce dernier élément que l’artiste puise son inspiration, sa philosophie du vide s’inscrivant parfaitement dans l’espace dédié de la rotonde que l’artiste qualifie de « dôme du musée », situé au dessus de la bibliothèque historique et largement ouvert sur le ciel de Paris ».

Il est possible de tourner autour de l’oeuvre, ce qui permet de l’admirer sous des perspectives différentes et de laisser place à l’imagination… un terrier ? un arbre torturé ? un nid douillet ?

Miroir du désir
Quelques mots sur cette exposition plus « classique » d’estampes japonaises, qui se poursuit jusqu’au 10 octobre 2016. Située dans la rotonde du 2ème étage, surplombant la superbe bibliothèque, elle montre des œuvres des 18e et 19e siècles. On y trouve des estampes délicieusement érotiques, voire pornographiques, mais aussi des scènes de femmes se promenant en barque ou sous les cerisiers en fleurs, se préparant pour le bain ou pour la nuit.
Les visages sont très stylisés, mais les postures, les tenues, les teintes sont délicates et très évocatrices. Et on peut y prendre une belle leçon de composition. Si vous vous égarez dans le musée, ne les loupez pas !


Si vous n’êtes pas déjà allé au musée Guimet, je vous le recommande. Mais prenez votre temps, et un audio guide, vous serez moins perdu…
Sinon, vous connaissiez Araki ? vous en pensez quoi ?
Merci pour ce beau reportage.
Ça m’a bien donné envie de découvrir ce musée.
Je regrette d’avoir manquer ces expos.
Merci pour ton commentaire, Sydel. Il est encore temps pour les expos temporaires, excepté celle d’ Araki. Mais il faut être sur Paris…
Un compte rendu exhaustif du musée Guimet qui est effectivement magnifique tant par les œuvres que par leur écrin. Tu as bien rendu l’impression que j’avais eu sur l’expo Araki, je n’avais malheureusement pas eu le temps de m’aventurer au delà du grand hall où j’ai pris la même photo que toi.
L’œuvre de Tanabé avait l’air vraiment intéressante. Ta photo est superbe.
La bibliothèque est magnifique.
J’aime beaucoup les photos Assortis belle scène Bouddha veille les couleurs très bien et Spider Woman transmettre l’idée aux studio d’Hollywood!!!!
Merci Amor. Pour Araki, peut-être me suis-je laissée un peu influencée par les impressions que tu m’avais transmises, ou juste parce que nos sensibilités se ressemblent un peu… Tanabé, c’était une belle surprise, l’oeuvre est vraiment mise en valeur dans cette rotonde. De plus, il n’y avait pas grand monde, et c’était un plaisir de pouvoir l’apprécier tranquillement.
La bibliothèque est vraiment à découvrir…
Je suis allée au musée Guimet quand j’étais en primaire, je ne me rappelle pas de grand chose, juste de quelques dessins d’oeuvres que nous avions « copié ». La bibliothèque est magnifique, je ne m’en rappelle pas du tout ! La grande sculpture de Tanabe est superbe, elle m’évoque un montre sortant de terre, une sorte de golem de tiges.
J’aime ben « le grand hall », « assortis », « ombres chinoises », « vue d’en haut » ou bien encore rais de lumière ».
Les estampes japonaises sont moins à mon goût de manière générale.
Depuis le temps que je veux me le refaire, il va falloir que je me décide ! 🙂